Après la Révolution américaine et le départ de la Compagnie du Nord-Ouest (qui a finalement fusionné avec la Hudson’s Bay Company) au début du 19e siècle, de nombreux employés de l’entreprise sont devenus des commerçants de fourrures indépendants ou se sont joints à l’American Fur Company, qui s’était formée en 1808 et devint bientôt de loin la puissance commerciale dominante dans tout le Minnesota et la région des Grands Lacs.

De nombreux commerçants francophones et leurs enfants métis sont restés au Minnesota et ont joué un rôle important dans les débuts de l’État du Minnesota : par exemple Jean-Baptiste Faribault, un commerçant né au Québec, devenu citoyen américain après la guerre de 1812 ; Hypolite Dupuis, né près de Montréal et demeurant à Mendota où il était commis auprès du négociant de l’American Fur Company, Henry Hastings Sibley; Joseph LaFramboise Jr., né d’un père canadien-français et d’une mère Odawa près de Grand Rapids, Michigan, qui était commerçant et interprète dans le sud-ouest du Minnesota ; et Alexis Bailly, fils du commerçant canadien-français Joseph Bailly et de son épouse métisse Marie, qui est venu au Minnesota et a travaillé pour l’American Fur Company, épousant une fille de Jean-Baptiste Faribault et siégeant dans la première législature territoriale du Minnesota.
Les francophones, tant d’origine européenne que métisse, faisaient partie de ceux qui sont venus s’établir dans le nord-ouest du Minnesota dans le cadre de la colonie de la rivière Rouge, également connue sous le nom de colonie de Selkirk, au cours des premières décennies du 19e siècle. Un autre groupe de francophones est arrivé au Minnesota à la fin du 19e siècle. Lors de la création de la province du Manitoba, il était prévu que la nouvelle province soit officiellement bilingue anglais/français, et les dirigeants catholiques dans l’est du Canada ont encouragé les familles québécoises à s’installer dans la nouvelle province. Comme la route la plus directe vers Winnipeg passait par Duluth, les agents d’immigration des Américains recrutèrent bon nombre de familles francophones pour y arrêter leur voyage et s’établir au Minnesota plutôt qu’au Manitoba. Des communautés francophones se sont établies à plusieurs endroits dans les comtés actuels de Polk et de Red Lake, notamment Terrebonne, Lafontaine et Lac aux Érables.

Finalement, la ville de Saint-Paul doit son nom à une chapelle construite en 1841. La chapelle a été nommée par Lucien Galter, un prêtre français affecté au Minnesota qui avait été recruté par l’évêque de Dubuque, Mathias Loras, en l’honneur de son saint patron.
Red River Carts

Un aspect unique du patrimoine français du Minnesota est le rôle économique important joué par les sentiers de la rivière Rouge, qui serpentaient à travers l’État. Le système était une voie cruciale pour le commerce et l’immigration dans la première moitié du 19e siècle. Ce système reliait la colonie de la rivière Rouge, près de l’actuelle Winnipeg au Manitoba, à St. Paul dans le Minnesota, et donc à la vallée du fleuve Mississippi. Des peaux et des robes de bison ayant une valeur estimée dans les millions de dollars chaque année étaient ramassées par les chasseurs métis dans les plaines et transportées sur les sentiers dans les célèbres chars à bœufs de la rivière Rouge jusqu’aux marchés de St. Paul.
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