Michigan: Présence autochtone

Qui était là quand les Français sont arrivés ?

L’écosystème de ce que nous appelons aujourd’hui l’État du Michigan nourrissait depuis longtemps les peuples autochtones avec ses forêts, ses plaines, ses zones humides et ses cours d’eau, au moment de l’arrivée des Français dans les années 1600. Les plantes et les animaux constituaient des ressources de nourriture, d’abri et de transport pour ces groupes autochtones, que nous connaissons aujourd’hui principalement sous des noms popularisés après l’arrivée des Européens.

Qui étaient-ils? Dans la partie sud de la péninsule inférieure du Michigan, les Sauk, les Meskwaki et les Kickapoo vivaient dans la vallée de Saginaw et dans d’autres parties de la région orientale de la péninsule. Le territoire habité par les Mascouten s’étendait du bassin versant de Saginaw jusqu’au lac Michigan, tandis que le sud-ouest du Michigan, de la vallée de la rivière Saint-Joseph à Ludington, abritait les Potawatomi. À l’ouest de la vallée de la Saint-Joseph et autour de la rive sud du lac Michigan vivaient les Miami, et la péninsule supérieure occidentale était habitée par un certain nombre de bandes qui étaient les ancêtres des Ojibwe ou Chippewa d’aujourd’hui.

Il y a toujours eu des mouvements territoriaux considérables parmi les peuples autochtones, poussés ou tirés par les changements dans les relations avec les tribus avec lesquelles ils entraient en contact concernant la répartition des ressources. Après l’arrivée des Européens sur le continent nord-américain, ce mouvement s’est poursuivi, influencé par la maladie, la guerre et d’autres pressions provoquées par la présence des premiers arrivants européens.

Abri en écorce, Colonial Michilimackinac (Photo: R. Duvick)

Quelle était la vie des autochtones ? Ceux qui vivaient dans le nord du Michigan subsistaient principalement de la chasse et de la cueillette de ressources végétales, se déplaçant au fil des saisons dans leur région d’origine pour suivre le gibier et les plantes saisonnières. Dans le sud du Michigan, les groupes autochtones résidents se déplaçaient moins car ils comptaient davantage sur la plantation de maïs, de haricots et de courges ainsi que sur la chasse et la cueillette. Même si les différents peuples autochtones n’avaient pas les mêmes structures sociales ou croyances religieuses, ils avaient néanmoins certaines caractéristiques en commun.

Au cœur des sociétés autochtones se trouvaient les familles élargies, les groupes claniques fournissant également des structures sociales. La relative flexibilité lorsqu’il s’agissait d’incorporer des étrangers dans des groupes familiaux ou d’autres groupes a permis aux autochtones d’établir plus facilement des relations avec les explorateurs et les colons français nouvellement arrivés. Souvent, leurs croyances religieuses autochtones étaient animistes, voyant des pouvoirs dans le monde naturel dont ils faisaient partie. Ils vénéraient les ancêtres et les personnes âgées. Bien que les hommes et les femmes aient souvent des rôles distincts, dans ces sociétés autochtones les groupes sociaux étaient plutôt égalitaires, surtout comparée aux sociétés européennes.

Pour se nourrir, se vêtir, se loger et se déplacer, les peuples autochtones ont fait un usage créatif et étendu des ressources autour d’eux. Parmi les aliments végétaux qu’ils consommaient figuraient le sucre d’érable, les baies et les noix ; des attelles de frêne et des fibres végétales étaient utilisées pour fabriquer des paniers ou des cordages. Les peuples autochtones utilisaient la pierre pour fabriquer des pointes de lance ou de flèche, des couteaux et des grattoirs, ainsi que des outils pour couper et marteler. Les animaux fournissaient de la viande ainsi que de la peau, de la fourrure et des tendons pour de multiples usages. Les os et les bois constituaient des outils pour transformer les peaux d’animaux destinées à devenir les vêtements et les abris.

Reproduction de trappe à poissons d’autochtones, River Raisin National Battlefield (Photo: R. Duvick)

Le bois était utilisé pour fabriquer des arcs, des pirogues, et des charpentes de canoës en écorce de bouleau, ainsi que des manches de lances et des manches de couteaux et de houes. Les autochtones utilisaient de l’argile obtenue localement pour produire des récipients en céramique destinés à la cuisson, au service et au stockage. L’écorce de bouleau était utilisée pour fabriquer des canots à la fois solides et légers : ce n’était qu’une des technologies importantes transmises par les autochtones aux Français.

Les vêtements autochtones étaient principalement fabriqués à partir de peaux de cerf dont la transformation en vêtement était principalement la responsabilité des femmes. Les abris étaient constitués de jeunes arbres pliés pour former un support qui serait recouvert de larges bandes d’écorce, de nattes fabriquées de roseaux, ou de peaux d’animaux.

Avant l’arrivée des Européens, les peuples autochtones du Michigan faisaient déjà partie de réseaux complexes de relations avec leurs voisins, rapports à la fois d’alliances et de conflits. Les les voies navigables de la région servaient de routes commerciales pour apporter des objets tels que des coquillages, des objets métalliques et des perles venus de différentes parties du continent nord-américain. Et même si les conflits étaient certainement présents dans certaines relations intertribales, les liens de parenté contribuaient également à cimenter les alliances. Le fait de fumer le calumet en commun était un signe de la volonté des peuples autochtones de s’engager dans la diplomatie. Ils étaient également disposés à adopter de nouvelles technologies et de nouvelles idées, même s’ils cherchaient à maintenir leurs propres valeurs culturelles. Ces caractéristiques – la volonté d’entrer en relation, la mise en avant des liens de parenté, l’utilisation des routes commerciales, et l’ouverture aux nouvelles technologies – se révéleront importantes lors de leur rencontre avec les Français arrivés dans ce que nous appelons aujourd’hui le Michigan.

Abri en écorce d’orme, River Raisin National Battlefield (Photo: R. Duvick)

La cohésion culturelle des peuples autochtones du Michigan les a bien servis dans leurs efforts pour exercer leur autonomie jusqu’à présent. Aujourd’hui, il existe douze tribus reconnues par le gouvernement fédéral dans l’État du Michigan: Bay Mills Indian Community; Grand Traverse Bay Band of Ottawa and Chippewa Indians; Hannahville Indian Community; Keweenaw Bay Indian Community; Lac Vieux Desert Band of Lake Superior Chippewa Indians; Little River Band of Ottawa Indians; Little Traverse Bay Bands of Odawa Indians; Match-e-be-nash-she-wish Band of Potawatomi Indians of Michigan (Gun Lake); Nottawasseppi Huron Band of the Potawatomi Indians; Pokagon Band of Potawatomi Indians; Saginaw Chippewa Indian Tribe; Sault Ste. Marie Tribe of Chippewa Indians. (Voir https://www.michigan.gov/mdhhs/inside-mdhhs/tribal-government-services-and-policy/native/overview/federally-recognized-tribes- au Michigan.) Ce fait témoigne de la survie des peuples autochtones malgré les multiples défis auxquels leurs ancêtres ont été confrontés dans leurs interactions avec les étrangers.


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