Michigan: Persistence française après 1763

Ce conflit entre la France et l’Angleterre, connu aussi sous le nom de « French and Indian War », s’est déroulé à la fois en Amérique du Nord et sur le sol européen. Bien qu’il n’y ait eu aucune bataille de la guerre de Sept Ans dans le Michigan, lorsque la France a été vaincue (fait officialisé par le Traité de Paris en 1763), elle fut obligée d’abandonner ses sites dans le Pays d’en haut, notamment les forts Michilimackinac, Pontchartrain (Detroit) et Saint-Joseph. Malgré le fait que les Britanniques ont profité des réseaux commerciaux que les peuples autochtones avaient développés et utilisés avec les Français, les attitudes des Anglais envers les Français et leur culture étaient pour la plupart négatives. Par conséquent, les Britanniques, puis les Américains, ont tenté de se démarquer de l’héritage français de la région en construisant un monde anglicisé.

Les résultats de l’arrivée des Britanniques, et des Américains après, se sont avérés différents pour chacun des trois principaux sites de colonisation française dans le Michigan. Les Français ont été déportés de la région de la rivière Saint-Joseph lors de la Révolution américaine en 1780, et les Américains ont confronté peu d’obstacles à leur colonisation après 1830, lorsqu’une grande partie des terres a été cédée de force par les autochtones au gouvernement américain.

Magasin de l’American Fur Company, Mackinac (Photo: R. Duvick)

À Michilimackinac, les commerçants anglais désireux de profiter du changement de commande arrivèrent avant les troupes britanniques en 1761. Une fois ces troupes arrivées, commença une période d’ajustements complexes et parfois violents parmi les habitants français, britanniques, Odawa et Ojibwe. Même si les Britanniques restaient aux commandes, les commerçants français et canadiens-français, et leurs familles, continuèrent de vivre à Michilimackinac, et le commerce des fourrures, qui demeurait le principal moteur économique du détroit de Mackinac, continua de porter l’empreinte de ses origines françaises.

Champs agricoles en système de fermes à ruban (Google Maps)

Le site du fort Pontchartrain et de Détroit a connu son propre modèle de changement : avec une population française importante qui a résisté à l’anglicisation, les habitants ont conservé leur langue et sont restés enracinés dans leurs anciennes façons d’exploiter la terre et ses ressources, ce qui se voit actuellement non seulement dans la région immédiate de Détroit mais aussi au sud de la ville sur la rivière Raisin. Un afflux continu de Canadiens français a contribué à maintenir les pratiques françaises.

Plan de Détroit montrant des fermes à ruban : Extrait d’une Carte de George Henry Victor Collot (1796) (Creative Commons)

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