Qui était là quand les Français sont arrivés ?
Avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord et l’arrivée des explorateurs et commerçants français dans ce qui allait devenir l’État de l’Iowa, les peuples autochtones vivaient depuis de nombreux siècles dans ses forêts, ses vallées fluviales et ses prairies à herbes hautes. Vers l’an 1000, le territoire était habité par le peuple appelé Oneota. Ils étaient les ancêtres de groupes présents dans l’Iowa et dans les États voisins à l’époque de l’arrivée des Français : les Ioways, les Otoes, les Ho-Chunk et les Missouria.
Un site important de l’occupation autochtone de l’Iowa se trouve au Blood Run National Historic Landmark, sur la rivière Big Sioux, dans la partie nord-ouest de l’État. Des recherches archéologiques ont montré que ce site était habité dès 6 500 avant notre ère. Beaucoup plus tard, les autochtones Oneota et d’autres se sont installés ici. Ils ont construit des monticules en terre et des lignes courbes formées de rochers. Presque 80 monticules sont encore visibles, même si beaucoup ont été détruits.

Les autochtones se rendaient sur le site de Blood Run en raison de sa proximité avec des sources de pierre à pipe, qui dotaient ce site de son pouvoir culturel et spirituel. Cette pierre rouge, également connue sous le nom de catlinite, est le matériau utilisé pour fabriquer le calumet ou la pipe utilisée lors des cérémonies religieuses dans de nombreuses communautés autochtones. Certains des autochtones qui sont venus étaient des visiteurs de courte durée, mais d’autres ont construit des villages permanents. Au moment du contact – l’arrivée des Européens en Amérique du Nord – le site de Blood Run était habité par des Omaha et des Ioway, ainsi que par des Otoes, avec la présence occasionnelle des Arikara. Les sites ancestraux du peuple de l’Ioway étaient également situés le long des rivières, avec des sites identifiés dans le nord-est de l’Iowa.
Le biome de l’Iowa, une combinaison de prairies à herbes hautes et de zones forestières avec des zones humides de vallées fluviales, fournissait aux autochtones tout ce dont ils avaient besoin pour se nourrir, se vêtir et se loger. Ils ont construit de grands villages le long des berges des rivières avec accès aux terres basses propices aux cultures, principalement du maïs, des courges et des haricots. Les grains excédentaires étaient séchés et stockés dans des caches souterraines. Les conteneurs de stockage étaient en bois ou en terre cuite : les archéologues sont capables d’identifier plusieurs cultures distinctes en fonction des différentes formes et dessins des pièces en céramique. Dans ces grands villages, les Amérindiens construisaient des huttes de jeunes arbres courbés recouverts d’écorce ou de nattes de roseaux ou de quenouilles.
À mesure que les saisons changeaient, les autochtones quittaient leurs villages dans les vallées fluviales avec leurs champs cultivés pour se rendre aux plaines. En été et en automne, de petits groupes quittaient les grands villages pour se rendre dans les prairies pour la chasse au bison. Dans leurs camps de chasse, ils construisaient des tipis en peau de bison pour s’abriter. Ils passaient l’hiver dans les villages des vallées fluviales, où ils chassaient le cerf et piégeaient le castor.
À la fin des années 1600, lorsque les Français sont arrivés dans la région des Grands Lacs et dans la vallée du Mississippi, l’arrivée des Européens et la concurrence qui en résultait entre les peuples autochtones pour obtenir des avantages commerciaux avaient provoqué des perturbations tribales considérables. Les tribus ont été forcées de quitter leurs territoires de vie et de chasse traditionnels, et des conflits ont éclaté entre certains groupes autochtones alors qu’ils formaient et rompaient des alliances avec les Français, les Anglais et d’autres peuples autochtones. En conséquence, des peuples autochtones comme les Sauk et les Meskwaki (appelés par les Français les Renards, “Fox” en anglais) se sont déplacés vers le territoire à l’ouest du Mississippi depuis leur territoire d’origine plus à l’est. En outre, certains Sioux sont venus dans ce qui est aujourd’hui le nord de l’Iowa depuis leur territoire situé au nord. Ces mouvements ont poussé les Ioway et les Otoe plus à l’ouest ; les Otoe se sont installés dans ce qui est aujourd’hui le Nebraska, mais les Ioway soient restés dans l’Iowa jusque dans les années 1830. Occasionnellement, des membres des tribus Potawatomi, Ojibwa, Mascouten et Kickapoo venaient également dans l’Iowa aux 17e et 18e siècles.

La France quitta son territoire en Amérique du Nord à la fin de la guerre de Sept Ans (également connue sous le nom de Guerre française et indienne) en 1763. À ce moment-là, le territoire qui serait un jour l’Iowa devint une partie de la Nouvelle-Espagne, pour ensuite devenie un territoire des États-Unis quand la France vendit la Louisiane en 1803. Les peuples autochtones ont néanmoins continué à vivre ici, jusqu’à ce que les États-Unis adoptent des politiques visant à les expulser de leurs terres traditionnelles. Les autochtones de l’Iowa aussi ont été obligés de partir vers l’ouest et, peu à peu, le territoire de l’Iowa fut ouvert à la colonisation par les Blancs. Cela ne s’est pas fait sans protestations des peuples autochtones, protestations parfois violentes, et des conflits comme la guerre des Black Hawk de 1832 témoignent de cette période traumatisante. Les Meskwaki, qui vivaient dans l’est de l’Iowa, furent dépossédés de leurs terres dans les années 1840 et, avec les Sauk, furent transférés sur des terres au Kansas. Cependant, les Meskwaki ont pu acheter des terres sur la rivière Iowa près de la ville de Tama (ville nommée pour un Meskwaki) en 1856 et retourner dans l’Iowa. Ils continuent de vivre sur cette terre aujourd’hui et constituent la seule tribu de l’Iowa reconnue par le gouvernement fédéral, la nation Sac & Fox du Mississippi dans l’Iowa, la nation Meskwaki ou peuple de la Terre Rouge.
Pages de l’Iowa