Indiana: Présence autochtone

Qui était là quand les Français sont arrivés?

Rivière Wabash près de Vincennes (Photo: R. Duvick)

Bien avant l’arrivée des Français, l’écosystème de ce que nous appelons aujourd’hui l’Indiana avait nourri les peuples autochtones. L’Indiana est située à l’intersection de deux biomes : le biome des forêts d’arbres à feuillage caduc de l’Est et le biome des prairies qui caractérise l’Illinois et le territoire vers l’ouest. Alors qu’une partie de l’ouest de l’Indiana était constituée de prairies, une grande partie du territoire était couverte de forêts d’arbres à feuillage caduc, et certaines zones des coins nord-est et nord-ouest de l’État actuel de l’Indiana abritaient d’importants marais. Sur l’ensemble du territoire – les zones glaciaires du nord et du centre de l’État ainsi que les collines de la partie sud s’étendant jusqu’à la rivière Ohio – les autochtones s’étaient adaptés pendant des siècles aux ressources naturelles fournies par l’environnement.

Les systèmes fluviaux de l’Indiana fournissaient des ressources aux peuples autochtones et les reliaient entre eux et avec d’autres parties du continent. Au nord, la rivière Saint-Joseph se jette dans le lac Michigan et la rivière Maumee, plus à l’est, dans le lac Érié. En regardant vers l’ouest, la rivière Kankakee, dans le nord de l’Indiana, se jette dans la rivière Illinois puis dans le Mississippi, tandis que la rivière Wabash, dominant une grande partie de l’Indiana du nord-est au sud-ouest, se jette dans la rivière Ohio et donc aussi dans le Mississippi. Ainsi, les voies navigables de l’Indiana ont fourni aux autochtones, et aux Français qui sont arrivés plus tard, un accès à la fois à l’océan Atlantique et au golfe du Mexique.

Monticule principal à Angel Mounds, Evansville, Indiana (H. Rowe, Creative Commons)

Avant la période où des documents écrits existent, l’Indiana était habitée par des autochtones de plusieurs cultures, y compris les bâtisseurs de monticules de la culture du Haut-Mississippi. Résidant dans la vallée de la rivière Ohio entre 1000 et 1600 après J.-C. environ, ils ont construit de grands centres de population dotés de palissades, de maisons, d’une production agricole importante et de grands monticules de plates-formes. Ces centres constituaient d’importants sites religieux et socioculturels. Les archéologues ont trouvé plusieurs artefacts sur des sites tels que Angel Mounds près d’Evansville, dans le sud-ouest de l’Indiana, indiquant que ces sociétés étaient complexes et bien organisées.

Plusieurs groupes d’autochtones vivaient dans ce qui est aujourd’hui l’Indiana lorsque les premiers Français sont arrivés à la fin du 17e siècle ; ce sont des groupes que nous connaissons désormais souvent sous les noms que les Européens leur donnaient. Les Miami (Myaamiaki) étaient présents dans de grandes parties de l’État, aux côtés des Wea (Waayaahtanooki) et des Piankeshaw (Peeyankihšia), groupes qui s’étaient séparés des Miami à un moment donné dans le passé pour vivre plus loin sur la rivière Wabash. Dans le nord, les Potawatomi (Bodewadmi) étaient très présents, et les Kickapoo et Mascouten résidaient dans la partie ouest de l’Indiana d’aujourd’hui.

Modes de vie indigènes

Les modes de vie de ces peuples autochtones étaient similaires, profitant des ressources qu’offraient les plaines, les forêts, les marais et les cours d’eau. En été, ils vivaient dans de grands villages, souvent situés au bord des rivières et fréquemment dans de riches bas-fonds fluviaux, où ils cultivaient du maïs, des courges et des haricots. En hiver, ils se divisaient en petits groupes et se déplaçaient vers des endroits où ils pouvaient chasser de gros animaux comme le cerf, le wapiti et le bison. Au printemps, ils se rendaient dans des endroits où ils pouvaient récolter la sève des érables. Tout au long de l’année, la chasse au petit gibier était pratiquée, tout comme la pêche. Dans les grands villages, il y avait généralement une grande maison communale avec des loges familiales plus petites construites avec des jeunes arbres recouverts d’écorce ou de nattes de jonc.

“The Son, a Miami Chief” par J.O. Lewis 1827 (Creative Commons)

L’environnement fournissait également des matériaux pour se vêtir et se couvrir. Les femmes cousaient des vêtements en peau de cerf, tandis que les robes de bison et autres peaux fournissaient de la chaleur. La pierre était utilisée pour les broyeurs ou pour des objets tranchants comme des pointes de lance, et des pièces en céramique étaient également produites pour être utilisées pour le stockage et pour certaines cuissons. Le travail était divisé par sexe, les femmes étant responsables des travaux agricoles et de la création de produits matériels comme les vêtements ou la céramique, tandis que les hommes étaient responsables de la chasse, de la pêche et des relations avec des groupes extérieurs.

Peau de castor (Photo: R. Duvick)

La période où les Français ont commencé à explorer le territoire de l’Indiana actuelle et où ils ont noué des relations commerciales avec les peuples autochtones à la fin du 17e siècle a été en fait une période de bouleversements considérables pour les habitants de cette région ainsi que pour le territoire des états actuels Ohio et Michigan. À cette époque, les Anglais et les Français avaient commencé à s’installer dans l’est de l’Amérique du Nord et avaient établi des relations dans le commerce des fourrures avec les tribus autochtones. La Confédération iroquoise (également connue sous le nom de Confédération Haudenosaunee) et d’autres nations autochtones vivant dans la région orientale des Grands Lacs faisaient du commerce avec les Européens, mais comme le nombre de castors—la fourrure la plus désirée par les Européens—sur leur territoire principal avait diminué de façon importante, ils commencèrent à se déplacer vers l’ouest, sur des terres occupées par de nombreuses autres tribus.

Les guerres qui ont suivi, connues sous le nom de Guerres des castors, et l’occupation agressive des territoires à l’ouest de leur patrie traditionnelle par les Iroquois ont créé une série de déplacements en cascade vers l’ouest et vers le nord par d’autres peuples autochtones, notamment les Potawatomi et les Miami. Ces derniers se sont installés par la suite dans les terres des états actuels d’Illinois et de Wisconsin à partir de leurs terres d’origine traditionnelles dans le Michigan, l’Indiana et l’Ohio. Lorsque les Guerres ont pris fin avec la Paix de Montréal en 1701, de nombreux Miami et Potawatomi sont retournés sur leurs terres ancestrales dans l’Indiana.


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