
Les francophones ont continué à venir en Indiana même après que le territoire soit devenu un État en 1816. Le commerce des fourrures dans la région des Grands Lacs a continué d’attirer les commerçants et les voyageurs du Canada français jusqu’au milieu du 19e siècle. Des endroits tels que le « parc aux vaches », un méandre de la rivière Saint-Joseph juste au nord de l’actuelle South Bend, et la Rivière du Chemin ou Trail Creek dans la ville actuelle de Michigan City, étaient de petits postes de traite. Pendant la période autour de 1800 ils ont attiré des commerçants francophones tels que Jean-Baptiste Point du Sable, surtout connu pour son rôle dans l’établissement de la ville de Chicago. Dans ce qui est aujourd’hui South Bend, Pierre Navarre, un agent de l’American Fur Company, établit un poste de traite sur la rivière Saint-Joseph au début des années 1800. La cabane Pierre Navarre fait partie du musée d’histoire de South Bend.

D’autres commerçants canadiens-français choisirent de s’établir dans le nouvel État de l’Indiana. Zachariah Cicott est né dans une famille francophone de la région de Détroit en 1776 et a épousé une femme Potawatomi nommée Pe-say-quot. Il a construit un poste de traite et une maison sur la rivière Wabash, dans ce qui est aujourd’hui le comté de Warren, quelque temps après la guerre de 1812. Des fouilles archéologiques sur le site du poste de traite ont trouvé des traces de la fondation en pierre et de la maison en bois. Il est probable que la maison ait été construite selon le style de construction pièce sur pièce, l’un des styles typiques de la construction canadienne-française de l’époque. La ville d’Independence, occupée par Cicott, est le site de sa maison et de son poste de traite. Aujourd’hui, l’endroit où se trouvait son poste de traite est un parc entretenu par le Warren County Parks Department.

Un contemporain de Cicott était Joseph Bailly de Messein, né près de Montréal en 1774. Il fit également carrière dans le commerce des fourrures et, même si son quartier général était à Michillimakinac (Mackinac), Michigan au début de sa carrière, en 1822, lui et sa famille se sont installés dans le comté de Porter, Indiana. Le site se trouvait sur la rivière Little Calumet, à seulement trois kilomètres de la rive sud du lac Michigan, et sur plusieurs sentiers établis de longue date, notamment le sentier Detroit-Chicago. Bailly s’est marié deux fois, à chaque fois avec une femme d’origine mixte amérindienne et européenne : sa première épouse était Angélique McGulpin, dont la mère était Odawa, et sa seconde épouse était Marie, née dans la région de River Raisin dans le sud-ouest du Michigan et également d’origine mixte Odawa- européen. Parmi les enfants de Bailly, son fils Alexis a continué à travailler dans le commerce des fourrures et à jouer un rôle dans le nouvel État du Minnesota, et sa fille Eleanor est devenue religieuse dans l’ordre des Sœurs de la Providence – Mère Mary Cecilia Bailly – et a été la deuxième Générale Supérieure de la Congrégation du couvent Sainte-Mary-of-the-Woods à Terre Haute, Indiana. Joseph Bailly continua à faire du commerce dans sa propriété du Petit Calumet et envisagea de fonder une ville qu’il proposa d’appeler Baillytown, mais mourut avant de pouvoir atteindre ce but. Le site de son poste se trouve désormais dans le Indiana Dunes National Park à Porter, dans l’Indiana.
Le 19e siècle a également vu l’arrivée aux États-Unis et dans l’Indiana de membres d’ordres religieux catholiques français comme la Congrégation de la Sainte-Croix (C.S.C.). En 1842 le Père Edouard Sorin C.S.C. avec plusieurs frères, a fondé l’Université de Notre Dame du Lac. Lorsque l’évêque de Vincennes demanda l’aide de la France, la sœur Saint-Théodore (plus tard Mère Saint-Théodore) et plusieurs compagnes vinrent à Saint-Mary-of-the-Woods en 1840. Sœur Saint-Théodore fonda une académie pour filles un an plus tard. ; aujourd’hui, le College of St. Mary of the Woods continue d’offrir des diplômes de premier cycle et le couvent de St.-Mary-of-the-Woods .
Au début du 19e siècle, les autochtones qui vivaient sur ces terres depuis de nombreux siècles ont été forcés de les quitter, « reportés » vers des terres plus à l’ouest. Les terres qu’ils ont laissées, qu’on dit avoir été cédées par le biais de traités, ont été mises à la disposition des immigrants américains et européens. Certains groupes de francophones faisaient partie de ces premiers immigrants. Vers 1801, un groupe de Suisses romands s’installa sur des terres situées au nord de la rivière Ohio, dans le sud-est de l’Indiana (à l’époque le Territoire de l’Indiana), plantant des vignobles et fondant la ville de Vevay dans le Switzerland County.
Pages de l’Indiana